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« Un aperçu du Chemin de Saint Jacques » Oui, c’était ça, comme il a été annoncé sur l’étiquette et pour moi les dix jours que nous avons passés ensemble ont bien accompli la promesse. Nous avons marché sur des tronçons échantillons du chemin, bien choisis par l’équipe pour nous permettre de comprendre des aspects très variés des terrains, du petit sentier qui grimpe et dévale un paysage rude à la piste rectiligne et monotone de la Meseta. Par contre, nous ont été épargnées deux expériences de marche : celle des tronçons que nous pouvions voir du confort de notre car parce qu’ils longeaient une voie de circulation chargée (merci, l’équipe) ; et celle du mauvais temps (merci, le Ciel), car nous avons joui des conditions parfaites pour la marche, peu de vent, températures agréables, pas de précipitation. Nous pouvions constater, sur le retour en car quelques jours plus tard, combien les choses auraient pu être autrement en voyant les pèlerins lutter contre un vent féroce, la pluie et même de la neige.

Nous avons également fait l’expérience de logements nécessairement variés. Plusieurs fois, l’accueil nous a surpris par sa simplicité et gentillesse (notamment chez les soeurs philipiennes de Carrion de los Condes et aussi au petit hôtel de Villafranca del Bierzo, mais sans oublier le sourire du moine du monastère de Sobrado).

En ce qui concerne l’accueil religieux toutefois, nous étions désolés de constater que les prêtres espagnols semblaient accepter de plutôt mauvaise grâce que notre aumônier Philippe concélèbre la Messe avec eux. Héritage ou non d’une ère où l’Eglise espagnole était tout puissante, la rigidité de ses représentants actuels contraste avec les autres Espagnols que nous avons rencontrés et aussi, je crois, avec l’image que l’Eglise projette en d’autres pays. Peut-être un thème que les évêques jacquaires pourraient évoquer lors de leur réunion ?

Nous avons été très touchés par quelques contacts avec d’autres pèlerins ; un couple de néerlandais venus en Europe spécifiquement pour faire le Chemin ; un couple de sourds-muets à bord un vélo tandem ; plusieurs marcheurs solitaires qui racontaient leurs motivations et parcours. C’était donc de vrais pèlerins qui faisaient clairement la différence de nous q

ui avions la sécurité du car et d’un lit assuré pour la nuit. Ce qui m’interroge sur ce qu’il est nécessaire pour qu’un pèlerinage soit utile sur le plan spirituel. On a bien parlé de « voyage intérieur » et on a marché des fois en silence pour faciliter la prière mais personnellement j’ai trouvé bien difficile de me détacher de l’environnement extérieur, du paysage et du groupe. Je conclus qu’un vrai pèlerin est forcément solitaire.

Néanmoins, le fait de faire partie d’un groupe de cette taille – vingt à vingt-cinq personnes – était enrichissant : on a pu apprendre à se connaître assez rapidement et j’ai bien apprécié les échanges que j’ai pu avoir avec chaque membre du groupe.

Pour ce qui concerne les visites, tout est intéressant et les guides très compétents. Seulement, je crains que je ne retienne qu’une partie infime de tout ce qui a été raconté et je me demande si les guides ne peuvent se discipliner à concentrer leur enseignement à une heure maximum. Pour moi l’église qui m’a attiré le plus était celle, sur le retour, de Saint-Jean de Luz. Merci pour cela.

Enfin, merci à tous les participants pour ce qu’ils ont apporté à l’entreprise, mais merci surtout à l’ange gardien (le vrai !) Marie-Agnès qui se dépensait pour le bien de chacun, merci à Alain pour son expérience du parcours et tous les interventions nécessaires en route, merci au plus que gentil chauffeur Jean-Michel, et merci à Philippe pour le soutien spirituel continu.

Gordon

Pour revivre ce pèlerinage, retrouvez le diaporama « En marche vers Santiago »